Diamant (Le)
Paris a sa Tour Eiffel, son Arc de Triomphe, la Martinique a son Rocher du Diamant qui défie ardemment les soldats invisibles du temps.
La commune du Diamant fait partie des sites incontournables de la Martinique. Dans le passé, le rocher du Diamant a été témoin d’évènements militaires particuliers qui nourrissent aujourd’hui notre imaginaire. L’histoire s’est chargée de faire bijou un joyau momentané de la couronne britannique.
Aujourd’hui encore les navires Britanniques qui croisent dans les eaux ne manquent pas de saluer ce vaillant vaisseau de pierre !
La commune doit son nom au « Rocher » dressant ses 175 mètres de hauteur en mer face au bourg environné de forts courants marins. Cet îlot, vestige d’un cône volcanique, reçut le nom de « Diamant » de part sa forme et aussi le fait qu’il paraissait indestructible face aux assauts des flots. Peuplé de nombreuses variétés d’oiseaux de mer, frégates, fous et paille-en-queue, il est surtout visité par les plongeurs.
Le Rocher du Diamant est en effet une des plus belles plongées de toutes les Caraïbes. Les fonds transparents de 5 à 40 mètres de profondeur permettent d’apercevoir une faune et une flore sous-marine abondante.
A découvrir sur la face ouest, une longue faille immergée de 50 m traversant de part en part le rocher. La Grande Anse du Diamant, étendue sur plus de trois kilomètres, est une des plus belles plages de la Martinique.
Situation : Sud sur la côte Caraïbe
Habitants : les Diamantinois / Diamantinoises
Nb d’Habitants : 4500 habitants environ
Mairie : 05 96 76 40 11
Office du Tourisme : 05 96 76 14 36
Code Postal : 97223
Histoire
Le bourg fut un site rapidement occupé après la colonisation. De petites habitations s’y développèrent, produisant de la canne et du maïs.
L’accroissement de la production de sucre va conduire le Régent, en 1716, à prendre des décisions autoritaires. Plus question notamment de permettre l’ouverture de toute nouvelle sucrerie, une mesure qui s’oppose directement aux intérêts des colons martiniquais. Chargés de faire appliquer ces dispositions, le gouverneur La Varenne et l’intendant Ricouart sont envoyés dans l’île. Rapidement les colons se révoltent et invitent les deux personnalités à une réception à l’habitation O’Mullane près du Diamant. Pour le gouverneur et l’intendant la surprise sera de taille. En guise de festin, ils se retrouvent prisonniers, puis conduits à Saint-Pierre et embarqués de force sur un navire à destination de la France ! L’affaire on s’en doute fera grand bruit.
A portée de canon de la Martinique, le Rocher du Diamant a connu une histoire militaire singulière et joua un rôle important dans les guerres franco-anglaises du premier Empire. En 1804 il fut occupé pendant 17 mois par les soldats anglais qui en firent une véritable forteresse, y installèrent des canons et cela au prix d’efforts considérables compte tenu de la topographie du lieu. Le Rocher fut alors hissé au rang de navire de la Marine de sa Majesté sous le nom de HMS Diamond Rock. Selon certaines sources, il y aurait eu jusqu’à 200 hommes pour défendre ce vaisseau immobile. Ceux ci seront chassés le 2 juin 1805 par les forces Françaises conduites par l’Amiral Villeneuve qui ont éventré les tonneaux contenant les réserves d’eau douce, contraignant les Anglais à abandonner le Rocher. Aujourd’hui, les canons ont disparu ou sont au fond de l’eau, et seules quelques ruines témoignent de l’étrange épopée militaire du Rocher.
Enseignement
Académie Martinique : www.ac-martinique.fr
Ecoles primaires publiques
• école mixte Le Bourg : 05 96 76 40 26
• école mixte Morne Blanc : 05 96 76 40 73
• école mixte O’Mulane : 05 96 76 40 45
Collèges Publics
• Collège du Bourg : 05 96 76 54 63
• Collège du Diamant Petits Lézards : 05 96 43 98
À découvrir
EGLISE SAINT THOMAS
L’église a été inaugurée le 26 décembre 1829.
Elle ne possède qu’une nef. L’architecture est d’inspiration baroque.
La charpente, refaite en 1983 par les Compagnons de France, évoque la coque renversée d’un bateau.
LE MEMORIAL DE L’ANSE CAFARD
A la pointe de l’Anse Cafard s’élèvent les sculptures de l’artiste martiniquais Laurent Valère commandées par la ville du Diamant lors de la commémoration des 150 ans de l’abolition de l’esclavage en 1998. L’œuvre du Cap 110, 15 bustes hauts de 2,50m et massifs de 4 tonnes, ranime le souvenir dramatique du naufrage d’un navire négrier dans la nuit du 8 au 9 avril 1830 qui laissa peu de survivants. Les visages tournés vers la mer agitée du cap semblent comme figés dans une indescriptible et éternelle douleur.
08 Avril 1830. Voilà déjà quatre mois que des hommes, des femmes et des enfants entassés, coincés, emprisonnés sur un bateau négrier ont quitté les côtes d´Afrique pour l´Amérique. Loin de leur pays, ils sont en enfer, enchaînés, malades, malmenés par la mer houleuse…
Beaucoup sont déjà morts depuis le début du voyage. Ce jour là, la mer est déchaînée, les vagues se fracassent contre les rochers avec fureur sous le vent hurlant de rage. Le capitaine négrier ne se soucie d´aucune manœuvre pour sauvegarder ni son navire, ni les vies humaines dont il a la responsabilité.
A 23 heures, c’est la catastrophe, le cauchemar commence, le bateau est projeté sur les récifs et dans cette nuit se mêlent aux grondements des vagues et des craquements, des cris vite étouffés par les flots. Les secours sur place assistent à l´horreur, des corps enchaînés, écrasés par les chocs gisent sur les rochers. Le navire négrier n’existe plus. Le lendemain, 46 cadavres encore enchaînés seront repêchés puis enterrés à l´Anse Cafard, 80 hommes et femmes seront sauvés et transférés à Fort de France, 6 blessés intransportables sont laissés sur place provisoirement à l´Habitation de Borromé, homme libre, dont la descendance existe encore à l´Anse Cafard. Beaucoup de corps engloutis par les flots ne seront jamais retrouvés!
Vint alors la démagogie administrative, les survivants n’étant pas considérés comme des esclaves, car issus de la traite illégale, ne sont pas considérés non plus dans la colonie comme libres ! Ils seront donc envoyés à Cayenne pour poursuivre leur calvaire.
LA MAISON DU BAGNARD
Juste après le Mémorial de l’Anse Cafard se trouve la Maison du Bagnard.
C’est au début des années 60 que Médard Aribot, ancien bagnard, édifia cette curieuse maisonnette aux pieds du Morne Larcher. Une maison de poupée en bois ornementé et peinte de couleurs vives, jouissant d’un panorama magnifique sur la mer Caraïbe. En face, le rocher du Diamant et le canal de Sainte-Lucie, à gauche, les kilomètres de sable de l’Anse du Diamant.
Condamné au bagne à perpétuité en 1925 pour son passé de petit voleur et sa participation supposée aux évènements de la « Guerre du Diamant », il semblerait d’après la légende, que Médard Aribot ait surtout pâti de ses talents de sculpteur. En effet, lors des émeutes électorales qui éclatent en 1925 à l’occasion des élections municipales, c’est un buste sculpté par Médard que brandit la foule. Le buste du Colonel de Coppens, officier à la retraite, propriétaire de la Distillerie de Dizac, et candidat à la mairie.
A l’époque, en Martinique, il n’est pas rare que les joutes politiques se finissent à coups de gourdins dans la rue. Mais là, ce 25 mai 1925, les choses vont sérieusement déraper. De son passé militaire, le Colonel de Coppens a gardé un certain goût pour les armes. Et c’est par celles-ci qu’il entend faire valoir ses arguments. Fort en colère, les Diamantinois le massacre lui et son escorte de gendarmes, bilan 9 morts. Evidemment, l’affaire va faire grand bruit et Médard est condamné à finir ses jours à Cayenne.
Libéré en 1945 à la fermeture du bagne, il vivra en Guyane pendant quelques années avant d’être rapatrié en Martinique en 1953.
LA STATUE DU NEG’ MARRON
A l’entrée ouest du bourg, se trouve la statue érigée en hommage aux Nègres Marrons, noms donnés aux esclaves rebelles fugitifs qui se cachaient dans la montagne et perpétuaient les traditions de vie africaine.
LE MUSEE DU COQUILLAGE
Une importante collection de coquillages à la beauté et à la complexité des formes parfois très surprenantes.
Plus de 4000 coquillages en provenance de Martinique mais aussi de Guadeloupe, de Madagascar, des Philippines, du Mexique ou du Japon sont exposés dans un cadre feutré aux teintes bleu-marine.
LA MAISON DU GAOULE
Le Gaoulé est un mot martiniquais désignant un chahut, une revendication musclée. Il désigne un événement de l’histoire de la Martinique, la rébellion des planteurs contre la tutelle Française au Diamant en 1717, lorsque le gouverneur de la Varenne et son intendant, émissaires du régent, arrivent sur l’île. Ils viennent interdire la création de nouvelles sucreries et le commerce du sucre avec les îles voisines à l’encontre des intérêts des colons.
Ils sont donc invités dans une Habitation du Diamant, l’Habitation Bourgeot, pour un banquet. Les colons les y séquestrent avant de les emmener à l’Anse Latouche au nord de l’île, où ils les déposent de force dans un navire pour la France avec un message confié au capitaine du voilier dans lequel les colons réaffirmaient leur fidélité au Roi. L’affaire aurait pu avoir de graves conséquences si le Duc de Saint Simon amusé par la mésaventure de la Varenne et le grotesque de la situation n’avait pris la défense des colons Martiniquais en Conseil de Régence. Un nouveau Gouverneur fut nommé et l’affaire oubliée.
Musée du Diamant Bernard David.
Entre la Mairie et l’ église, face à la jetée le Musée doit son nom au prêtre de la commune du Diamant qui légua sa collection d’art pré- colombien.
Lors de votre visite au Musée du Diamant, vous pourrez découvrir une collection d’objets archéologiques pré-colombiens trouvés sur Le Diamant ainsi que des explications sur cette période méconnue, mais également une exposition sur le Rocher du Diamant avec tout son historique, et la projection d’une caméra fixée sur le Rocher du Diamant.
Son entrée est gratuite (comme tous les sites culturels du Diamant), profitez-en !!!