Tortue imbriquée

La tortue imbriquée appelée aussi Karet est l’une des trois espèces fréquentant la Martinique.
La tortue imbriquée,  vit toute sa vie dans la mer sauf au moment de la ponte. C’est entre les mois d’avril et septembre qu’elle sort de l’eau pour venir pondre sur les plages.  La tortue imbriquée nidifie principalement sur la côte Caraïbe et le sud de l’ile. Chaque année environ 500 activités de ponte sont répertoriées par le Réseau Tortues Marines de Martinique. La tortue imbriquée ne pond pas tous les ans, mais elle est relativement fidèle à sa zone de ponte, elle creuse un nid avec ses pattes postérieures et y dépose entre 100 et 150 œufs par nichée et reviendra pondre pendant la saison de ponte jusqu’à 4 fois à intervalles réguliers. Cette stratégie de reproduction est associée à une forte mortalité juvénile, on estime qu’un œuf sur mille parviendra à l’âge adulte. Au bout de 65 jours environ, les jeunes tortues qui auront éclos dans le sable, remontent à la surface et iront rejoindre la mer. Leur carapace ne mesure alors pas plus de 5 cm.
Les tortues imbriquées adultes ont une carapace qui peut mesurer entre 65 et 80 cm de long. Leur poids à l’âge adulte varie entre 45 et 70 kg. Elle se reconnaît par la présence de 4 écailles préfrontales et un bec corné proéminent en forme de bec de faucon. Les écailles de sa carapace s’imbriquent à la manière de tuiles.
La tortue imbriquée évolue au-dessus des récifs coralliens où elle se nourrit essentiellement d’éponges et de petits invertébrés. On peut les observer toute l’année sur leurs sites d’alimentation.
La tortue imbriquée est une grande nageuse. Des scientifiques ont relevé des pointes à 24 kilomètres à l’heure sur cinq kilomètres. Aux Caraïbes, des plongées ont été enregistrées à plus de 70 m pour des durées de plus de 81 minutes.
La maturité sexuelle est atteinte chez cette tortue après dix ans, voire probablement vers vingt ans et peut se reproduire au moins pendant dix ans. Elle est donc qualifiée d’espèce à maturité tardive. Son espérance de vie n’est pas connue.
Au niveau international, la tortue imbriquée figure sur la liste rouge de l’UICN en tant qu’espèce en danger critique d’extinction. Au niveau national la tortue imbriquée et son habitat sont protégés par un arrêté ministériel de 2005.
En Martinique, toutes les tortues marines sont protégées depuis 1993. Des actions de protection et de valorisation des tortues marines sont menées par le Réseau Tortues Marines.

Les gestes éco-citoyens lors d’une rencontre avec une tortue :
– ne pas la toucher, ni tenter de la retenir, ni lui monter dessus.
– savoir que les phases de montée, creusement et rebouchage sont sensibles, la ponte peut être rapidement compromise : les observer à bonne distance.
– de nuit, ne pas l’éclairer ni la photographier de face et ne pas s’interposer entre la mer et la tortue lorsque celle-ci repart.
– en cas d’émergence de bébés tortues, les laisser atteindre seuls la mer ; en cas de perturbation par la lumière, les replacer en zone d’ombre et éventuellement contrer la lumière.

Noter l’heure, le jour, le lieu et l’événement (ponte, émergence, échouage, etc.) Identifier l’espèce, si possible téléphoner au 06 96 43 20 90 SEPANMAR (Société d’Etude, de Protection et d’Aménagement de la Nature à la Martinique).