Abolition de l’esclavage

22 Mai Commémoration de l’ Abolition de l’ Esclavage en Martinique

Le 22 mai 1848, quelques 60 000 esclaves de la Martinique se sont défaits de leurs chaînes et de la servitude. Le 23 mai 1848 ces êtres vécurent leur première journée d’hommes et de femmes libres.

En souvenir ce jour, le 22 mai devient à la Martinique le jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage.

Un jour férié en Martinique. Une date commémorative suite à la promulgation de la « loi commémorant l’abolition de l’esclavage dans les DOM « . Une loi datant du 24 novembre 1983.

Abolition de l’esclavage en Martinique – Un peu d’histoire :

Sous la Révolution française, les députés de la Convention abolissent l’esclavage une première fois pour calmer tout d’abord la révolte des esclaves dans les colonies des Antilles. Puis, pour empêcher l’Angleterre de s’en emparer. Mais Napoléon Bonaparte abroge cette mesure le 20 mai 1802. Sitôt acquise la paix avec l’Angleterre. Ce faisant, le Premier Consul répond à une demande du Sénat. Il cède à la pression de sa femme, Joséphine de Beauharnais, née Tascher de la Pagerie, originaire de la Martinique.

En 1833, l’esclavage est définitivement aboli dans les colonies britanniques.

La France attend l’avènement de la Deuxième République, quinze ans plus tard, pour suivre son exemple. Le décret d’abolition est publié grâce à la ténacité de Victor Schoelcher (44 ans), qui libère par décret 250.000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion comme à Saint-Louis du Sénégal.

Le décret, qui prévoit l’abolition dans un délai de deux mois, arrive dans les colonies quatre à cinq semaines plus tard. Mais sur place, les gouvernants des colonies et les planteurs ont en général pris les devants. La plupart des Blancs ont compris depuis longtemps que l’abolition était devenue inéluctable et s’y étaient préparés en multipliant les affranchissements.

À leur manière, les esclaves ont aussi accéléré le mouvement. À Saint-Pierre, en Martinique, une insurrection a éclaté le 22 mai 1848, avant qu’ait été connue l’existence du décret. Même chose en Guadeloupe où le gouverneur abolit l’esclavage dès le 27 mai 1848 pour éteindre l’insurrection.
Conformément au décret de Schoelcher, les planteurs reçoivent une indemnité forfaitaire. Ils tentent aussi de reprendre la main en sanctionnant le «vagabondage» dans les îles à sucre : c’est une façon d’obliger les anciens esclaves à souscrire des contrats de travail. L’abolition dément les sombres prophéties des planteurs. Elle se traduit par un regain de l’activité économique dans les colonies.

Victor Schoelcher va militer avec moins de succès contre la peine de mort. Exilé en Angleterre sous le Second Empire, il est élu député de la Martinique à l’avènement de la République puis devient sénateur inamovible jusqu’à sa mort, le 26 décembre 1893. En reconnaissance de son civisme, la République a transféré ses cendres au Panthéon.