Patrick Chamoiseau

 

Patrick Chamoiseau est né à Fort-de-France, le 3 décembre 1953, c’est un écrivain français originaire de la Martinique. Auteur de romans, de contes, d’essais, théoricien de la créolité, il a également écrit pour le théâtre et le cinéma.

Après des études en France métropolitaine, inspiré par les travaux d’Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau rentre en Martinique et s’intéresse de près à la culture créole. Il publie son premier roman en 1986. Il obtient la consécration en 1992 en gagnant le prix Goncourt pour son roman Texaco, une œuvre vaste présentant la vie de Martiniquais sur trois générations.
Il participe également à l’écriture de nombreux films dont Biguine (2004), Aliker (2007), Nord-Plage (2004) ou encore Le Passage du Milieu (2009).
Inspiré par l’ethnographie, il s’intéresse aux formes culturelles disparaissantes de son île natale (les djobeurs du marché de Fort-de-France, et les vieux conteurs) et il redécouvre le dynamisme de sa première langue, le créole, langue qu’il a dû abandonner au moment de ses études primaires.
En 1986 il publie son premier roman, Chronique des sept misères, où il raconte l’expérience collective des djobeurs et étale son invention d’un nouveau style linguistique, un langage hybride accessible aux lecteurs de la Métropole qui contient néanmoins les valeurs socio-symboliques du créole, la provocation et la subversion. Par la suite apparaît son deuxième roman Solibo magnifique (1988), livre qui développe les thèmes de la recherche d’une identité martiniquaise par les pratiques culturelles du passé. Il est par son troisième roman pourtant que Chamoiseau éclate sur la scène internationale. Texaco (1992), grande épopée, raconte les souffrances de trois générations, d’abord sous l’esclavage, puis pendant la première migration vers l’Enville, enfin à l’époque actuelle. Texaco gagne le Prix Goncourt et établit Chamoiseau comme la vedette du mouvement de la créolité.
Chamoiseau interroge également les formes d’expression créoles. Prenant acte de l’existence d’une culture créole essentiellement travaillée par l’oralité, il envisage le développement d’une littérature orale pour laquelle l’écrivain, héritant des tournures orales et des conteurs créoles, aurait pour rôle de s’ériger en « marqueur de paroles ».
Il évoque sa démarche littéraire et son itinéraire artistique dans un essai récent. (cf. Écrire en pays dominé).
Il a évoqué son enfance dans la trilogie Une enfance créole, comprenant Antan d’enfance (1990), Chemin d’école (1994) et À bout d’enfance (2005).
Patrick Chamoiseau participe également à la création du manifeste de la créolité avec Jean Bernabé et Raphaël Confiant. Ce courant a un très grand retentissement, d’abord dans les milieux littéraires antillais, avec le ralliement relatif du Guadeloupéen Ernest Pépin, et l’intérêt de l’Haïtien René Depestre.
Ami d’Édouard Glissant, il cherche à développer avec celui-ci le concept de mondialité, en vue de traduire, sur le point de vue politique et poétique, une nouvelle conception du monde qui serait fondée sur l’ouverture des cultures, la protection des imaginaires des peuples, lesquels disparaissent lentement sous l’action uniformisatrice de la mondialisation.
Après avoir soutenu le NPA à sa création, il s’engage aux côtés du Front de gauche aux élections européennes de 2001.

Œuvres principales :
Chronique des sept misères. Paris: Gallimard, 1986.
Solibo magnifique. Paris: Gallimard, 1988, 1991.
Antan d’enfance. Paris: Hatier, 1990; Gallimard, 1993. Re-publié comme Une Enfance créole I, Antan d’enfance avec une nouvelle préface, Gallimard, 1996.
Texaco. Paris: Gallimard, 1992, 1994.
Chemin d’école. Paris: Gallimard, 1994. Re-publié comme Une Enfance créole II, Chemin d’école. Gallimard, 1996.
L’Esclave vieil homme et le molosse. Paris: Gallimard, 1997.
Biblique des derniers gestes. Paris: Gallimard, 2002.
À Bout d’enfance. Paris: Gallimard, 2005. Re-publié comme Une Enfance créole III, À bout d’enfance, Gallimard, 2006.
Un dimanche au cachot. Paris: Gallimard, 2007.
Les Neuf Consciences du Malfini. Paris: Gallimard, 2009.
Le déshumain grandiose. Coffret de deux volumes (L’esclave vieil homme et le molosse et Un dimanche au cachot), avec un livret De la mémoire obscure à la mémoire consciente. Paris: Gallimard, 2010.
Hypérion Victimaire, Martiniquais épouvantable. Paris: Éditions Labranche, 2013.
La Matière de l’ absence, roman, Seuil, 2016
J’ai toujours aimé la nuit, roman Sonatine Editions, 2017. Réédition à l’identique d’Hypérion victimaire, martiniquais épouvantable.