Les Bergers

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Les Bergers

PIERROT
J’entends un grand bruit dans les airs (bis)
Colin écoute ces concerts ;
Tout retentit dans nos déserts,
Voyons quelle est cette merveille
En fut-il jamais de pareille.

COLIN
Pierrot, je suis tout étonné (bis)
Au bruit je me suis éveillé,
Et mon esprit émerveillé
Non plus que vous ne peut comprendre
Ce que cela veut nous apprendre.

PIERROT
Colin au milieu de la nuit (bis)
Je vois le soleil qui reluit ;
Il me semble que tout reverdit,
Sachons ce que cela veut dire,
Quelqu’un pourra nous en instruire.

COLIN
J’aperçois le berger Clément (bis)
Qui court avec empressement,
Dis-lui qu’il attende un moment ;
Il nous dira quelques nouvelles
Il en sait toujours de plus belles.

PIERROT
Clément, où courez-vous si fort ? (bis)
Et qui vous cause ce transport !
Dites-le-nous votre rapport

Calmera notre inquiétude
En nous tirant d’incertitude.

CLEMENT
Ne savez-vous pas qu’en ces lieux (bis)
Un ange est descendu des cieux
Qui nous a dit d’un ton joyeux :
« Ecoutez-moi, troupe fidèle
J’apporte une bonne nouvelle’.’

PIERROT
Clément, nous n’avons rien appris, (bis)
Un doux sommeil nous a surpris :
Ainsi, nous n’avons pas compris
Le sujet de tant d’allégresse.
Dites-le-nous, rien ne nous presse.

CLEMENT
Cet ambassadeur ravissant (bis)
Nous a dit que le Tout-Puissant,
Pour nous sauver s’est fait enfant
Et qu’à la pauvreté des langes
On reconnaît ce Roi des anges.

Enfin il nous a dit à tous (bis)
« Ce bel enfant est né pour vous »
Or, sus, bergers, dépêchez-vous,
Ne différons pas davantage !
Allons de coeur lui rendre hommage.

De nos troupeaux, laissons le soin (bis)
Pour aller voir dans son besoin,
Notre Dieu couché sur le foin,
Sans feu, sans bois, sans couverture,
Au fond d’une vieille masure.

PIERROT
Clément, puisque ce nouveau-né (bis)
Est comme un pauvre infortuné
De tout le monde abandonné,
Et que sur la paille il repose
Il faut lui porter quelque chose.

CLEMENT
Adrien, ce jeune berger, (bis)
Porte des oeufs dans un panier ;
Commère Jeanne un oreiller,
Des drapeaux, une couverture
Pour qu’il ne soit plus sur la dure.

Robin lui porte son manteau (bis)
Et notre voisin un gâteau,
Pour moi, j’ai pris un tendre agneau,
Le plus gras de ma bergerie,
Pour porter au Fils de Marie.

PIERROT
Notre femme toute de coeur (bis)
Nous suit et porte avec honneur
Des fruits, du lait, un pot de fleurs ;
Car ce Dieu réduit à l’enfance
Manque de tout à sa naissance.

CLEMENT
Que ne puis-je aussi faire un don ! (bis)
Mais hélas ! je n’ai rien de bon
Pour présenter à ce poupon
Qu’un peu de beurre et de fromage,
Que produit mon petit ménage.

COLIN
Pour moi, je ne fais pas le fin (bis)

Je suis pauvre et n’ai pour butin
Qu’un peu de bois que ce matin
J’ai fait dans notre voisinage ;
Il aura tout et sans partage.

CLEMENT
Ne vous apercevez-vous pas (bis)
Qu’on est rendu ? Doublons le pas,
Silence, causeurs, parlez plus bas ;
Peut-être que l’enfant sommeille,
Il ne faut pas qu’on le réveille.

PIERROT
Qui de nous ira le premier (bis)
J’aperçois le grand Olivier
Ce bon vieillard sait son métier,
Il parlera mieux que tout autre.
C’est mon avis, est-ce le vôtre ?

CLEMENT
Sans doute ce sage vieillard (bis)
Pourvu qu’il ne soit pas trop tard,
Dira le mieux et de ma part,
Je ne suis pas un trouble-fête !
Je consens qu’il marche à la tête.

PIERROT
Maître Olivier dépêchez-vous (bis)
Vous êtes député de tous,
Comme ayant plus d’esprit que nous,
Pour entretenir notre maître
Au nom de la troupe champêtre.

OLIVIER
Berger, ce sera mon plaisir, (bis)
Je n’ai pas de plus grand désir
Que de contempler à loisir,
Un Dieu qui pour sauver les hommes,
S’est fait homme comme nous sommes.

PIERROT
Chers amis, ne différons pas : (bis)
Ah ! je le vois entre les bras

D’une Vierge pleine d’appas,
Qui le chérit et le caresse
Avec une extrême tendresse.

Je suis saisi d’étonnement (bis)
Voyant l’étrange abaissement,
Du souverain du firmament
Olivier, entrez au plus vite
L’adorer en son propre gîte.

OLIVIER (au pied de la crèche)
Nous voici, mon divin Sauveur, (bis)
Prosternés d’esprit et de coeur,
Pour adorer votre grandeur,
Recevez nos profonds hommages,
Nous voulons vos gages.

Nous sommes de simples bergers (bis)
Que de célestes messagers
Ont fait quitter champs et vergers
Pour venir vous voir dans la crèche
Couché sur de la paille fraîche.
Seigneur dans vos besoins pressants (bis)
Recevez nos petits présents,
Et pour que nous soyons contents,
Daignez nous bénir, je vous prie,
Vous et l’adorable Marie.