Le SIKORSKY S43 B

Un hydravion dans la Baie de Fort de France : le SIKORSKY S43 B

Si vous plongez à la Martinique, vous avez sans doute découvert les épaves du côté de la baie de Saint Pierre, et vers les Trois Ilets la célèbre épave du Nahoon. Cependant une plongée sur un hydravion qui gît depuis près de 60 ans dans la baie de Fort de France, saviez-vous que c’était possible ?
La localisation de l’épave se fait à l’aide de points GPS, et de quelques amers.  Après avoir jeté une petite ancre (un peu éloignée de l’épave pour éviter l’effet brouillard !), vous descendrez en suivant le bout sur 36 m. Plonger sur cette épave demande une excellente maîtrise de flottabilité, puisque la vase est partout présente. Un seul coup de palme malencontreux, et c’est plonger l’épave dans un brouillard épais ! (conseil mettez un peu d’air dans votre gilet stabilisateur vers les 34 m…) Et là direction…. le Sikorsky
Si vous avez de la chance, vous apercevrez le groupe de tarpons qui squatte les lieux. Ils ne resteront pas longtemps, vous laissant les lieux le temps de votre plongée, c’est-à-dire 20 minutes. Le Sikorsky est posé à plat, à l’envers, sur le fond vaseux, comme vous pourrez le voir sur les photos.
Des lampes pourront vous être utiles pour révéler la couleur des différentes éponges qui ont élu domicile.
Bien conservée, la carlingue en aluminium est moyennement colonisée par la flore. Un premier tour de carlingue permet de découvrir les hublots, avec votre torche vous découvrirez les armatures des sièges, les compartiments et emplacements pour les bagages… Si vous parvenez à vous glisser sur le dessous de l’appareil (en fait le dessus selon les plans) éclairez l’escalier passager. La pénétration  de cette partie de l’appareil demande une connaissance parfaite de son palmage, alors au risque de gâcher la plongée pour vos partenaires de palanquée, peut être vaut-il mieux se contenter de la vision par les hublots !
L’arrière du Sikorsky avec ses deux dérives envasées… Pour les  photographes, c’est le moment de vous éloigner  légèrement de quelques mètres, vous obtiendrez  un joli « point de vue ».Une aile… puis des flotteurs et une pale d’hélice qui commence à disparaître. Remontez légèrement vers les ouvertures de la cabine de pilotage. Jetez un œil, à l’intérieur, mais n’oubliez pas, l’avion est sur le dos… et donc les commandes à l’envers !
Il est temps de faire un survol de l’appareil, vous aurez déjà remarqué les grosses roues de l’hydravion….quelques grosses éponges semblent veiller sur l’hydravion, il est temps de remonter, direction le bout… sans doute un petit palier à effectuer, et des souvenirs plein la tête ! C’est une plongée qui se mérite, à effectuer en petit comité et avec beaucoup de respect.

L’histoire du  SIKORSKY S43 B

Caractéristiques : Longueur : 16 mètres, Envergure : 25.90 m

Passagers : 15 personnes + membres équipage (équipage composé du pilote, copilote et une combinaison d’opérateurs radio/steward).

Vitesse : 250 km/h

Il a été cherché pendant plusieurs années.  Mr Michel Météry (ancien de l’équipe Cousteau) avait donné des éléments…  et puis, les recherches furent lancées et c’est Mr Pivette qui est inventeur de l’épave…
La légende, parce qu’il faut que l’histoire soit encore plus belle, dit qu’au cours de cette première plongée, des boutons de manchettes en or furent trouvés….
A ce jour très peu de centres de plongées plongent dessus, il faut les points GPS et la sécurité doit être assurée en surface…

Histoire d’une dérive…
Le S43b était un monodérive comme le montre cette photo. Mais dans la baie de Fort de France, c’est bien un S43 b… avec double dérive… alors ?

– La modification a été apportée sur une petite série, pour assurer une meilleure flottabilité de l’appareil. Il existe vraiment peu de photos de l’appareil bi-dérives. Pascal d’un forum d’aéromodélisme me donne quelques précisions avec cet article trouvé dans ses archives : « A la différence de son prédécesseur immédiat, le S-43 était un appareil amphibie qui à l’époque de son premier vol, survenu en 1935, était la plus grande machine de ce type qui ait été jamais construite. Conçu par l’ingénieur Michael Glouhareff, qui s’était inspiré des lignes élégantes du S-42, le S-43 Mini Clipper était doté de moteurs en étoile Pratt & Whitney Hornet. Cette version ainsi que le S-43W à moteurs Wright Cyclone, possédait un empennage vertical unique, alors que les S-43B et S-43BW (w pour les moteurs Wright.. je suppose…) disposaient d’une double dérive. La compagnie Pan American fût le principal utilisateur des S-43 et S-43B, sur ses lignes sud-américaines, mais d’autres compagnies achetèrent également des appareils de ce type, notamment Air France et Inter-Island Airways. L’US Navy fit l’acquisition de 11 S-43, qu’elle désigna JRS-1, en vue de les employer pour des missions de transport utilitaire. L’US Army quant à elle en réceptionna 4, qui furent utilisés sous l’appellation d’OA-8 et d’OA-11.. »

L’accident
Le 3 août 1945, le Sikorsky S43B partait de Port of Spain la capitale de Trinitad-et-Tobago. Arrivé à Fort de France, les conditions météos sont très mauvaises, visibilité réduite, vents, et une houle s’est levée. L’amérissage  est tenté par le pilote, qui ne se rendra compte du danger que trop tard. C’est l’accident. L’avion percute l’eau, se retourne, se remplit d’eau et sombre rapidement. Seules 10 personnes seront sauvées sur les 14 présentes.

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