Jenny Alpha

Jenny Alpha est une chanteuse et comédienne française née le 22 avril 1910 à Fort-de-France et morte le 8 septembre 2010 à Paris.
Issue d’un milieu aisé de la Martinique, elle a eu une vie riche de rencontres et d’expériences artistiques.
Elle arrive à Paris en 1929 pour faire ses études et devenir institutrice. Elle laisse ses études de côté pour se consacrer à sa passion, le théâtre.
La période coloniale l’empêchant de percer au théâtre, elle se tourne vers le music-hall où elle commence une carrière de chanteuse qui lui donne l’occasion de rencontrer Duke Ellington et Joséphine Baker.
Pendant l’après guerre, elle milite pour la reconnaissance de la culture créole dans la mouvance de la négritude aux côtés d’ Aimé Césaire et de Léopold Sédar Senghor.
En 1956, se tient à Paris le premier congrès des écrivains noirs. Elle y rencontre Richard Wright et Langston Hugues. Elle côtoie également les surréalistes, dont Dali.
Elle commence par la suite une carrière d’actrice et délaisse la chanson. Au théatre, elle joue dans de nombreuses pièces, telles que « La Tragédie du roi Christophe » d’ Aimé Césaire et s’illustre à 75 ans dans « La Folie ordinaire d’une fille de Cham » de l’écrivain antillais Julius Amédée Laou. A partir des années 80 elle se produit également au cinéma et dans des téléfilms, dont « L’Abscence » de Peter Handke. A 94 ans infatiguable , elle joue dans « La cerisaie » de Teckhov, et enregistre à 98 ans, un album, « La Sérénade du Muguet ».
En 2008, la société de production « Beau comme une image » lui consacre un documentaire de 52 minutes, réalisé par Laurent Champonnois et Federico Nicotra. Le film est diffusé en France sur France Ô et en Martinique sur Réseau France Outre-mer où, programmé deux fois en prime-time, il rencontre un succès phénoménal.
Sa contribution à la culture française lui vaut d’être décorée de l’Ordre National du Mérite en 2000, officier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2005 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 2009.

Le 15 juin 2013, la place Jenny Alpha a été inaugurée dans le 15ème arrondissement de Paris entre les numéros 120 et 130 de l’avenue Félix Faure. Peu de temps auparavant, une plaque commémorative avait été dévoilée sur la façade de l’immeuble du 39 rue de l’Abbé Groult où elle a vécu plus de 37 ans.